la fille aux 200 doudous... et autres pièces de théâtre pour enfants
Les 25 pièces de théâtre de Ternoise
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Acte 2 Amour théâtre à Toulouse Montauban








Même décor. Le lendemain matin.
Le téléphone sonne. Le rideau se lève. Lumières éteintes.

Lui, la voix pâteuse : - Ouais.

Lui, la voix pâteuse : - Ouais.

Lui, soudain réveillé : - Quoi dix heures ! Dis pas n’importe quoi.

Il tâtonne, allume la lampe à sa gauche, prend sa montre à côté, s’appuie contre le mur...

Lui : - Ah ouais, tu as raison.
Elle, doucement : - Qui c’est ?
Lui, tout en mimant la guitare avec la main gauche : - C’est à cause de ces satanées souris, elles nous ont empêchés de dormir.
Elle, doucement : - Mets le son.
Lui, doucement : - Hrra.
Elle, doucement : - Pour une fois que je peux rire, allez.

Il appuie sur la touche haut-parleur

La voix au téléphone : - ...me remémore chez mamie, gamin toujours j’étais persuadé d’entendre quelqu’un marcher au grenier, ça se passait à sa résidence secondaire en Touraine ; alors le vieux Charles, son domestique, paix à sa gracieuse âme, venait dans la chambre tant que je m’endorme... On jouait comme des fous... Il m’a tout appris... Enfin, l’essentiel.
Lui : - Et tu as travaillé les textes ?
La voix au téléphone : - Je ne te téléphone nullement au sujet des textes, mais pour te donner mes derniers conseils... Tu sais comme j’ai parlé de toi de manière élogieuse... Donc ne va surtout pas te répandre en bêtises, surtout pas une critique sur les chanteurs que tu déplores du caniveau... Ce sont peut-être eux qui demain nous chanteront, tu sais comme il est primordial d’être bien vu. La réputation c’est essentiel. Et tout le reste, comme je t’ai déjà expliqué... Tu es en forme ?
Lui : - A part le dos, la tête et le côté, ça va !
La voix au téléphone : - Et ta copine, elle va bien ?
Lui : - Elle t’entend, si tu veux la saluer...
La voix au téléphone : - Je vous salue chère mademoiselle...
Elle, se retenant de rire : - Je vous salue cher monsieur.
La voix au téléphone : - Bon alors j’évite de verser dans la grivoiserie !... Tu as préparé tes textes, parce que tu sais, ah, non ! Je ne t’ai pas encore informé, oh ! Où ai-je la tête parfois, bon, il te reste le temps. Il faut à tout prix que tu arrives avec des chansons toutes prêtes, c’est la légende ça de proclamer que les auteurs écrivent des chansons à Astaffort... Y’a tellement d’autres choses à faire. Si tu joues le jeu tu vas te retrouver avec un seul petit texte chanté le samedi soir. Pour réussir il convient de bien faire semblant d’écrire... Mais je suppose, tu avais deviné.
Lui : - Bin, non... Comment pourrais-je savoir ce que les interprètes vont vouloir.
La voix au téléphone : - Mais mon chou, l’interprète ne sait jamais ce qu’il veut, il faut lui mettre dans la bouche et après il s’exclame « c’est bon ».
Elle, doucement : - Tu vas pas dire, il est un peu olé olé...
Lui, en appuyant sur la touche discrétion : - Il aime bien se donner un genre... Le genre show-biz quoi !... Bises bises bisous... Le snobisme du show-biz... C’est vraiment super cette touche, je peux le traiter de compositeur de merde et il va approuver !
Elle : - Et le jour où la touche marchera plus ?...
Lui : - Imagine que ce soit ta mère de l’autre côté !
La voix au téléphone : - Alors, tu as tout enregistré ?

Durant les dialogues entre ELLE et LUI, on entend la voix au téléphone sans comprendre.

Lui, abandonnant la douche discrétion : - Naturellement, c’est pourri, mais on les nique les tristes figures !
La voix au téléphone : - Ah zut, the big big boss, fais pas de bêtises hein, bisou... Je vous tiens informé dès la validation du dossier, au revoir cher ami.
Lui : - Tchao !
Elle : - Ils sont tous comme ça les compositeurs ?
Lui : - Va plutôt préparer mon chocolat !
Elle : - Puis je t’ai déjà dit que j’aime pas quand tu dis tchao.
Lui : - Je sais... Ça te rappelle ton ex !
Elle, troublée : - Comment tu sais ?... Je te l’ai jamais dit... La garce, maman est folle, pour essayer de me faire du tort... Elle t’a dit quoi d’autre ?
Lui : - Mais non, pour une fois maman est folle n’y est pour rien.
Elle : - Comment tu saurais alors ?
Lui : - Les mots, en eux-mêmes, n’ont aucune raison d’être détestés. Si quelqu’un déteste un mot, la raison se trouve dans son passé.
Elle, chagrinée mais admirative : - T’es vraiment trop intelligent, c’est pas du jeu. Alors va falloir que je me méfie de ce que je dis avec toi...
Lui : - Pourquoi, tu as tant de choses à cacher ?
Elle, troublée : - Non... Mais toi tu ne me parles jamais de ton passé et tu voudrais tout savoir du mien, c’est pas du jeu ! Moi aussi je devine des choses... Je suis la plus belle fille que tu as connu... Et comme toi tu es le plus intelligent, faut vite qu’on se dépêche de faire des enfants... Tu te rends compte, ma beauté et ton intelligence...
Lui : - Et si c’était le contraire !
Elle : - Quoi le contraire ?
Lui : - Ton intelligence...
Elle : - Ah, t’es pas marrant ! En plus aujourd’hui c’est ton jour de faire le petit-déj...
Lui : - Quoi ! J’ai le dos en compote, le cou en marmelade, la tête en tambour et le côté qui s’dilate... Et tu ne m’apporterais pas mon petit-déjeuner !
Elle : - Il caille dans la cuisine...
Lui : - Pas plus que hier, je suis certain... Dans six mois tu seras habituée... Mon amour.
Elle : - Mais dès que ton dos va mieux, c’est mon tour de m’allonger et d’attendre en prenant un bouquin.
Lui : - Qu’est-ce que tu ferais avec un bouquin ?
Elle : - Comme toi !
Lui : - Tu sais... (il se retient... mais ne peut pas se retenir !) Y’a rien à colorier !
Elle : - Dès le matin faut que c’est ma fête.
Lui : - C’est pour te réchauffer.
Elle : - Tu as de la chance que j’ai faim.

Elle se lève, prend son manteau, les gros gants de laine...

Lui : - Mais tu t’es levée sans crier aïe !
Elle : - Ah oui ! J’y pensais même plus !

Les jambes bien droites, elle touche ses pieds avec les doigts, d’un geste très sportif.

Elle : - J’ai connu un mec qui me faisait faire des abdos dès qu’il me trouvait un gramme de graisse... Qu’est-ce qui me prend de te dire ça, tu vas encore me le ressortir un jour en te moquant (elle ouvre la porte).
Lui : - Bon voyage.
Elle : - Pacha va !
Lui : - Mets bien le chocolat et le sucre dans le lait avant de faire chauffer...
Elle : - Je sais, chef... C’est vrai que tu aimes bien commander...
Lui : - Oui mon amour.
Elle : - Ah ! Tu sais enfin que c’est comme ça qu’il faut me répondre... Mais on dirait ton compositeur ! (elle sort)
Lui, haussant la voix : - Et pense à faire quelques abdos...

Elle rouvre la porte, lui tire la langue et repart en courant.
Lui : - On pourrait nous croire amoureux ce matin. Peut-être même qu’avec dix-neuf degrés nous aurions fait l’amour !
Mais j’ai encore rêvé d’elle ! L’Amour ! J’ai peut-être tort de m’obstiner à le rêver avec une majuscule. Les autres se font bien une raison ! Et sans cet idéal, on peut peut-être se faire une vie bien gentile.
Mais quand on a vécu une fois l’Amour... Il me reste au moins ça, j’ai vécu une fois l’Amour... Deux névrosés s’Aimaient...
Trop névrosés pour comprendre ce qui nous arrivait. On croyait retrouver facilement ça ailleurs... Et nous n’avons presque rien vécu ! Les cons !
Mais si je me laisse enfermer entre deux choix extrêmes, seul ou le grand Amour, je vais finir mes jours entre mille bouquins ! Et en plus sans enfant...
C’est terrible : elle veut un enfant, je veux un enfant. Ce sera le même enfant. Et quelque part, je ne me sens pas le droit de te refuser de naître...
Alors, après, après j’aurai peut-être la force... L’enfant sera là... J’aurai réalisé l’un de mes rêves... De toute manière, grandir entre des parents en guerre froide tiède ou chaude, ou grandir en voyant rarement papa, ta névrose ne sera pas pire en me voyant peu...
Après, oui, peut-être, comme le devoir accompli, la finalité de l’existence se limitant si souvent à la reproduction de l’espèce, je pourrai essayer de te chercher...
La femme belle. Rebelle. Spirituelle. Intellectuelle. Intègre...
(de plus en plus rêveur) Dans un salon de thé nous irons papoter. Je t’offrirai des roses. (souriant) Tu me confieras ta névrose... Je ne peux pas rester sérieux ! Mais bon, avec roses, faut bien trouver une rime ! Avec offrir je rime plaisir !
Mais quand ?... M’aimera-t-elle?...
M’appelleras-tu « l’homme de ma vie » ?...
Mozart, la femme qu’il aima lui préféra un crétin. Alors que Dieu me protége, moi qui ne connais même pas le solfège !...
Je serai dans quel état si tu me préfères un crétin ?...
(il sourit... jaune) Et ce ne serait pas la première fois !
Ah ! Ne jamais connaître le goût de tes lèvres, de ta peau... (lyrique) Ne jamais Aimer dans la joie de vivre, ne jamais partager le bonheur d’être né, ne jamais dépasser la platitude d’une habitude par effroi de la solitude... (dépité) Toujours parler sans être compris...
Belle, rebelle, spirituelle, intellectuelle, intègre...
Les critères !
Mais quel prénom ?
Puisqu'elles ont débuté les longues années de patience...
Avec intègre... ne rime que vinaigre !...
Avec intellectuelle...
(songeur) intellectuelle, intellectuelle, spirituelle, spirituelle...

Elle ouvre la porte, passe la tête.

Elle : - Alors, le pacha, tu rêvasses pendant que je me gèle. J’ai donné à manger à ton chien.
Lui : - Puisqu’il t’a dit merci, j’aurais l’impression d’être sa voix dans un dessin animé.
Elle : - Pfou... Ça chauffe.
Lui : - Laisse pas sauver... Pour une fois !
Elle : - Je venais juste voir si tu ne t’ennuies pas... Tu pourrais me dire, viens m’embrasser mon amour... Même pas !
Lui, parodique : - Oh, kiss me, my love !

Elle lui lance le pain.

Elle : - Trois tartines. Je referme bien la porte pour surtout que tu n’attrapes pas froid... Regarde mon nez ! (elle referme la porte)
Lui, plus fort : - Laisse pas sauver... Ma Pinocchio chérie...

Il prend le plateau à côté du lit, un couteau, coupe le pain, prend le pot de chocolat, l’ouvre... Tout en poursuivant ses réflexions... Au point de délaisser régulièrement le pain...

Finalement, la langue française prétendue si riche est bien pauvre côté coeur. Je t’aime pour une amourette. Je t’aime pour une femme de quelques années faute d’absolu. Je ne mens même pas quand je répète « moi aussi », ou quand dans l’enthousiasme jaillit un « je t’aime ».
J’aime comme on aime si souvent. Je t’Aime, comment j’oserai te le dire...
(pause en extase : il voit LE BONHEUR )
(toujours en extase : Il te faut un prénom ! ou un visage !)
(toujours en extase : « Quelquefois j’ai vu ce que les hommes ont cru voir »)
(légèrement dépité : Le voir le voir... mais le vivre !)
(retour en extase : il voit de nouveau LE BONHEUR)

Elle arrive doucement, le regarde, surprise.

Elle : - Ça va ?
Lui, surpris : - Oui !... Pourquoi ?
Elle : - Tu avais les yeux du frangin quand il a fumé deux joints (elle pose le plateau sur le lit).
Lui : - Y’en a il leur faut ça !
Elle : - Tu pourrais dire merci.
Lui, mécanique, encore dans ses visions : - Merci mon amour.
Elle : - Quoi ! Tu n’as même pas fait mes trois tartines !
Lui : - Mange déjà les deux premières !
Elle : - Ah zut ! J’ai oublié le sucre pour mon café, parce que moi je le mets pas directement ! Tu vas pas lire au moins aujourd’hui en déjeunant... Oublie pas ma troisième tartine, ou je te dévore... (elle se lève et sort, toujours de très bonne humeur)
Lui : - Lire. Lire. Tant de romanciers. Tant de philosophes. A découvrir. A lire et relire. Qu’il serait inexcusable de perdre du temps. Avec quelqu’un de vraiment trop différent.
Je sais et pourtant je vais continuer... Bon elle n’a pas que des défauts, je vais peut-être m’habituer... Les femmes aiment et les hommes s’habituent... Oui mais moi je suis un écrivain !
Elle va arriver et me trouver triste. « Qu’est-ce qui se passe, tu en fais une tête, tu as des idées noires ? »
On sait toujours ! Enfin on pressant souvent. Mais on espère se tromper ! Force de dire non à la fatalité ou lâcheté de ne pas savoir prendre une décision brutale... Un peu des deux... La vie quoi !

Elle rentre...

Elle : - Qu’est-ce qui se passe, tu en fais une tête, tu as des idées noires ? Vous avez des idées noires, comme dit monsieur Lemort... Tu sais que maman est folle va le voir que quand elle veut des arrêts de travail (il croque dans sa première tartine, et le petit-déjeuner débute), c’est le seul docteur qui donne tout le temps des arrêts de travail, parce qu’avec un nom pareil il sait que les gens qui se sentent malades ils vont jamais le voir.
Lui : - Il aurait le droit de changer de nom... Comme l’a eu madame La Raie.
Elle : - Pourquoi elle a eu le droit de changer de nom ? La Raie, c’est pas un nom vilain.
Lui : - Sauf que tout le monde souriait en lui disant bonjour !
Elle : - Là je comprends pas... Et là je suis sûre que personne à ma place comprendrait... Madame La Raie... Tu demanderas à Cabrel, je suis sûre que madame La Raie il trouve que c’est pas un nom plus con que monsieur Souchon... Mais dis pourquoi au lieu de rire... Ça doit encore être tordu.
Lui : - Tu vois qu’il ne me raconte pas que des conneries le vieux ! Madame La Raie... de Montcuq.
Elle, qui manque s’étrangler avec son café : - C’est pas vrai ! Tu viens de l’inventer !
Lui : - C’est ce que tout le monde croira dans cinquante ans. Alors tu peux le croire dès maintenant.

Elle : - J’ai rêvé que maman est folle venait habiter par ici.
Lui : - Je croyais qu’elle avait demandé sa mutation à Nice.
Elle : - Oui mais elle l’a eue par ici pour rapprochement familial... C’est qu’un rêve hein ?... Ça va pas arriver vraiment... Tu crois que les rêves sont primonotoires (sic) ?...
Lui : - Ah !
Elle : - Tu vois, je connais quand même des mots savants.
Lui : - Mais pour que tout le monde comprenne tu devrais quand même dire prémonitoire.
Elle : - Ah non ! C’est primonotoire, alors là j’en suis sûre ! Primo et notoire l’un derrière l’autre, c’est facile à retenir. Je l’ai vu dans un magazine sur les rêves.
Lui : - Regarde quand même dans le dictionnaire... (il se penche et attrape un dictionnaire)
Elle : - Ah non ! Pas maintenant... En plus c’est mauvais de lire en mangeant... Alors, tu crois que parfois les rêves ça arrive ?
Lui : - Ah ! (rêveur) Parfois ce serait bien...
Elle : - Ah ! On serait riche, ce serait super, on aurait le chauffage central, on irait en vacances aux Baléares, on aurait une grosse voiture, un caméscope, des chevaux... Quoi d’autre encore, mon amour ?...
Lui, éploré, il la regarde : - Un frigidaire, une armoire à cuillères, une lampe solaire, un portail mécanique, et une belle-mère en hôpital psychiatrique !
Elle : - De toute manière, elle quittera jamais Douai, c’est pour se donner un genre qu’elle demande sa mutation, elle sait qu’elle l’aura pas, elle a même pas sa carte du syndicat.
Lui : -Tu en connais des gens du nord qui ne rêvent pas du sud ?
Elle : - Ta soeur !
Lui : - C’est l’exception.
Elle : - Oui mais ils partent pas, ou quand ils partent ils ont de l’argent, ils prennent leur retraite à Menton.
Lui : - Tu aurais préféré bosser comme des fous pour à la retrai-te partir promener nos rhumatismes entre les crottes de chiens ?
Elle : - Maman est folle t’a déjà répondu « c’est les hommes qui bossent »... Si tu avais travaillé cinq ans de plus, on aurait au moins eu une maison où on sent pas le vent passer partout.
Lui : - Tu vas finir par me maudire !
Elle : - Heureusement que je t’aime. Tu peux te moquer de moi, mais y’en a pas deux des filles aussi belles que moi qui accepteraient de vivre dans le froid.
Lui : - Mon héroïne ! Tu dev-

Le téléphone sonne.

Lui : - Quand on parle de la folle !... Elle pense à sa fille préférée durant sa pause (il lui passe le téléphone).
Elle : - Allô !

Elle : - J’ai apporté son petit-déjeuner au lit à monsieur et on déjeune.
Lui, doucement : - Mets le haut-parleur au moins.
Elle : - Hier soir on n’a pas pu s’endormir à cause des souris.
Lui, doucement : - Insiste bien sur les souris.
Elle : - Bon je mets le son et je te passe ton frère qui me disait d’insister sur les souris pour que ma mère voit pas où ton frère a emmené sa fille chérie (elle appuie sur la touche haut-parleur et lui passe le téléphone).
La voix au téléphone : - Alors le retraité. Vous avez la belle vie, on n’a pas de soucis dans le sud, être encore couché à cette heure-ci ! C’est la belle vie, moi ça fait bientôt trois heures que je suis au boulot. Là Goldorak est parti à la banque alors j’ai un peu de temps. J’appelle sur la ligne du fax, c’est la seule maintenant qui est pas en facture détaillée, ça lui permet de téléphoner aux Etats-Unis sur les frais de la société, parce que je vous ai pas dit il a une nouvelle gonzesse, Goldorak, encore une mannequin, Angélique, qu’elle s’appelle. Avec les sous ! Là elle est partie pour (il pose le téléphone sur le lit, entre eux) un défilé en Virginie. Mais vous avez moins froid au moins ? Ah, je croyais que j’allais devoir raccrocher car le magasinier vient de passer mais il est pas rentré. Faut dire il est déjà venu deux fois prendre du café aujourd’hui. Tu sais pas que ce matin Goldorak a cassé du sucre sur le dos de la femme de ménage, il la traite de fainéante parce qu’elle est sortie de l’hôpital depuis huit jours et elle est encore en congés maladie, alors que depuis quinze ans elle a pas posé une seule fois, alors qu’elle va...
Elle, appuyant sur la touche discrétion : - Tu devrais lui dire à ta soeur que tu t’en fous de ses histoires... Mais moi j’aime bien, au moins elle emploie pas des mots compliqués, elle parle de la vie de tous les jours, elle est simple elle au moins.
Lui : - Tu devrais être lesbienne.
Elle : - Y’a pas que le sexe dans la vie.
Lui, souriant : - Même dans la tienne !
Elle : - Tu t’en plains pas toujours !
La voix au téléphone, fort : - Vous êtes plus là ?

Lui, il écarte son doigt de la touche discrétion : - Tu n’as pas posé de question.
La voix au téléphone : - Mais tu pourrais dire oui, commenter au moins.
Lui : - Alors tu es décidée à venir quand Goldorak aura l’extrême bonté de t’accorder des congés ?
La voix au téléphone : - Oui, bin, je sais pas encore quand je pourrai les prendre, je lui ai dit que j’aimerais bien le savoir rapidement cette année parce que cette année je compte partir dans le sud et que pour réserver il faut que je le sache rapidement, tu sais pas ce qu’il a osé me répondre ? Il a osé me répondre que j’y ai droit mais que lui n’est pas obligé de me donner la date avant de savoir quand ça l’arrangera. Tu vois le con. Si je devais réserver je pourrais pas réserver. Là y’aura de la place pour les vieilles ?
Lui : - Et la reine de la ruche, elle va venir ?
La voix au téléphone : - Elle dit qu’elle est trop vieille pour un voyage comme ça, que c’est aux jeunes de revenir. Elle dit que vous deviez pas partir, que vous lui avez pas demandé son avis. Elle dit. Elle dit. Je lui dis de se calmer car sa tension elle monte. Ah ! Elle a pas encore pris ses billets de train. Elle dit qu’on va se perdre, elle dit qu’on va se faire attaquer ou jeter par une porte du train.
Elle, appuyant sur la touche discrétion : - C’est marrant, tu vois elle a lu moins de bouquins que toi et tu arrives pas à en placer une.
Lui : - Tu crois que l’important c’est de parler ?
Elle : - C’est toujours elle qui a le dernier mot. C’est une femme, une femme faut que ça ait le dernier mot.
Lui : - Alors qu’on peut tout se dire d’un regard !
Elle : - Qu’est-ce que tu veux encore dire ?
Lui : - Ecoute le téléphone (elle abandonne la touche discrétion et écoute).
La voix au téléphone : - ...on leur a dit que tu vas voir Cabrel, on leur a dit comme tu as dit de dire, un des huit auteurs francophones retenus par Francis Cabrel, ça les a impressionnés, ils ont demandé s’il allait te chanter, on leur a dit qu’on espère, ton cousin a dit qu’il veut un autographe.
Lui : - Qu’est-ce qu’il va faire avec mon autographe ?
La voix au téléphone : - Comme si ! De Cabrel.
Lui : - Tu lui répondras que Cabrel sait pas écrire, il a un nègre.
La voix au téléphone : - Oh faut s’attendre à tout, le show-bizness c’est la décadence, je sais pas dans quel milieu t’es embarqué, je sais pas ce qui t’a pris d’écrire des chansons, enfin, si ça rapporte des sous on en verra peut-être la couleur.
Elle : - Moi j’espère en voir de la couleur...
La voix au téléphone : - Qu’est-ce qu’elle dit à côté, elle se moque encore de moi ?
Elle : - Pour une fois que je me moque pas, c’est ton frère qui se moque tout le temps des autres, mais maintenant je fais comme tu m’as dit, je fais plus attention, c’est un homme hein, je te disais que j’espère en voir la couleur moi, des sous de ses chansons.
La voix au téléphone : - Il faut tenir la caisse.
Elle : - Ah zut ! Faut que j’aille aux toilettes... Je vais aux toilettes et je reviens (elle se lève...).
La voix au téléphone : - Ah ! Le magasinier ! Ah il m’embête ! Je vais pas refaire du café à cette heure-ci... Bon je vous laisse... Oui, vous recevrez la livraison dans la
Lui : - Bonne nuit (il raccroche).

Lui : - Mon Dieu ! Vieillir ! Vieillir ! Dire qu’elle aussi, elle a eu quinze ans ! Elle a eu vingt ans. Elle a dû rêver. Vieillir. Vieillir. Pas avancer vers la connaissance mais se dégrader doucement, s’étioler, s’effilocher, s’éteindre, rapetisser, s’amenuiser...
Non, il n’y a pas de fatalité ! Ce monde n’est pas le monde. Ç’aurait été tellement différent si... Si au moins un rêve était devenu réalité... Mais à quoi bon me torturer !... (il pense visiblement à quelqu’un) Si tu n’étais pas déjà junkie. « Je t’aime mais je t’ai connu trop tard. » Vingt-deux ans et déjà condamnée à seulement danser avec moi, obéir, s’allonger pour obtenir sa dose... Putain de drogue. Ah ! Où es-tu ? Qu’es-tu devenue ?
Si tu n’avais pas cru que deux années t’attachaient à ce type ! Ce type, type forcément, me préférer à des souvenirs... M’allumer et refuser de t’enflammer !... Ah ! Si enfin tu t’enflammais ! Nous serions les deux torches sous le porche du temple que tu contemples...
Si tu ne militais pas, ma pauvre Bovary ! Parce que tu souffres d’un manque de racines, reprendre la dialectique revendicative des leaders régionalistes ! Les langues régionales comme racine d’un peuple... Endoctrinée au communautarisme. Enfin, tu es en analyse... Tout n’est peut-être pas perdu... Mais te souviendras-tu de moi quand tu auras fait la paix avec les ombres de ton passé ?...
Un coup de fil et j’accours ! Ou plutôt je t’accueille les bras ouverts !
Tu parles d’un amour dans le sud ! Mais non, ce n’est pas retourner en arrière... Mes pauvres Bovary, mes passantes, oui vous êtes trois pauvres Bovary mes jolies passantes... Qui pourrait le croire, quand je pense à quelqu’un, c’est sans un grand souvenir... Juste des mots, des sentiments, aucun contact physique...
Quand tout est resté au stade du possible, ça laisse une chance pour l’avenir... Je ferai le deuil... Sauf de Toi ! Si tu es vraiment rebelle et spirituelle... J’ai toujours cru trouver l’intelligence dans la beauté !
Sinon je ferai le deuil de toi aussi ! Na !
Elle me tuerait, me mordrait au moins ! Si elle savait que je préfère faire l’amour dans le noir pour penser à Toi...
L’Amour, est-ce que je cherche vraiment l’Amour ?... Ou est-ce qu’une compagnie me suffit, une petite histoire banale, bancale, dans laquelle je n’ai pas à m’investir affectivement, en gardant quelques fantasmes avec les passantes...
Trop de blessures non cicatrisées ? Avec le temps... On aime différemment ! Je cherche l’Amour ou matière à écrire ? Des perturbations, des frustrations... Quand j’aurai trois cents textes de chansons, je pourrai voir la vie autrement !
Allez ! Au travail. Plus vite j’aurai réalisé mon oeuvre, plus vite je pourrai vivre l’Amour ! Et j’écrirai des romans, paisible, de huit à douze... Ou alors après trois cents chansons direct en analyse !

Elle rentre... Revient s’asseoir sur le lit, dos au mur.

Lui : - Tu vas faire une analyse ?
Elle : - J’en ai fait une... (elle pâlit, voix tremblotante) Pourquoi, tu m’as trompée ?
Lui : - Quoi ?
Elle : - On a fait une prise de sang avant d’arrêter les préservatifs. On n’avait pas le sida. (il sourit) Pourquoi tu veux que je refasse une analyse ? Pour les gammas le vieux a contrôlé, c’est bon...
Lui : - Pas une analyse de sang ni d’urine, une analyse, une vraie analyse, psychiatrique.
Elle : - Arrête, déjà hier soir tu m’as dit ça, je suis pas folle.
Lui : - Pourquoi, ta mère en a fait une ?
Elle : - Tu sais pas qu’un jour elle a été avec un psychiatre et qu’il lui a dit « tu devrais faire une analyse. » Ah oui, il avait dit une analyse aussi, elle en a été malade pendant huit jours... Mais chut surtout, son gros le sait pas, c’est quand il est resté bloqué dix jours en Italie... Mais pourquoi tu me demandes ça ?
Lui : - Juste pour savoir ton opinion sur l’analyse.
Elle : - Pourquoi, tu crois vraiment qu’il faut que j’en fasse une... Oh non, je pourrais pas aller raconter des conneries comme ça à un vieux barbu... Ils sont vraiment tous fous les psychiatres, ça c’est ma prof de français qui l’a dit... Mais pourquoi tu me parles encore de ça ? J’ai dit une connerie ?
Lui : - Tu trouves qu’on ne parle pas et dès que je te demande ton avis, tu t’inquiètes.
Elle : - Jamais personne m’a posé des questions pareilles.
Lui : - C’est normal !
Elle : - Ah ! Tu vois, alors pose-moi des questions intéressantes.
Lui : - Quelle est ta couleur préférée ?
Elle : - Jaune et bleu... Aussi rouge. Les couleurs vives.
Lui : - Si tu changeais une chose à ton apparence ?
Elle : - Pourquoi tu demandes ça, qu’est-ce qui te plaît déjà plus en moi ?
Lui : - Donc tu ne changes rien.
Elle : - Je grossirais. Ah non, tu aimes les minces !
Lui : - Quel est le trait principal de ton caractère ?
Elle : - Pourquoi tu demandes ça... Arrête, j’ai l’impression de répondre à des questions.
Lui, souriant : - Quel est le trait principal de ton caractère ?
Elle : - L’égoïsme... D’après maman est folle... Mais c’est pas vrai, hein mon chéri ? C’est la gentillesse. Hein, je suis gentile. Trop même !
Lui : - Ta devise ?
Elle : - Je n’ai pas de devise... C’est quoi une devise ? Arrête de me poser des questions compliquées.
Lui, didactique : - Une devise, une phrase qui résume ta pensée de la vie, par exemple reprendre Henri Michaux « L’être humain est toujours très en deçà de ce qu’il pourrait être » (elle le regarde d’un air « qu’est-ce que ça veut dire ? »). Mais ça peut être plus simple. Pour les Dupond Dupont on peut considérer que leur devise c’est la formule « Je dirais même plus... »
Elle : - Non, j’ai pas de devise... On est pas obligé d’en avoir ?
Lui, souriant : - Quelle est la qualité que vous préférez chez un homme ?
Elle : - Arrête, j’ai l’impression d’être à la télé.
Lui : - Ça pourrait pourtant continuer ainsi, une vie à se poser des questions, à trouver des réponses, une vie ainsi, c’est une belle vie, non ?
Elle : - Parfois je me demande si tu es sérieux, si je dois rire ou croire ce que tu dis.
Lui : - Et alors ?
Elle : - Je sais pas moi, tu me poses de ces questions.
Lui : - Je crois que je vais lire un peu !
Elle : - Et le feu ?... Ah, je sais, tu as mal au dos.
Lui : - Et tu sais que quand j’ai bu un chocolat, il me faut une heure de digestion.
Elle : - Tu n’as qu’à boire du café comme tout le monde.
Lui, fredonnant : - J’aime ses bas couleur chocolat...
Elle : - Attends, quand il fera beau, tu vas rejointer.
Lui : - Rejointer... Rejointer ! Et ma formation ?
Elle : - Ta formation ! Même moi je saurais faire des joints... N’importe quoi une formation pour des joints !
Lui : - Ma formation d’écrivain.
Elle : - Ecrivain, y’a pas d’école pour ça, si tu es écrivain tu écris, sinon c’est que tu n’es pas écrivain !
Lui : - Tu veux dire que pour toi je ne suis pas écrivain car un écrivain n’a pas à lire mais seulement à écrire ?
Elle : - A la télé on dit toujours qu’un écrivain a écrit un livre, on dit pas qu’il en a lu un. D’ailleurs, un jour quelqu’un a dit que la majorité des livres, personne les lisait. Un écrivain est comme tout le monde, il lit quand il n’a vraiment rien d’autre à faire.
Lui : - C’est-à-dire ?
Elle : - Je sais pas... Quand il prend le train.
Lui : - Tu plaisantes ?
Elle : - Pourquoi, j’ai dit une connerie, on lit pas dans un train ?... Depuis que je te connais tu dis que tu es écrivain mais j’ai jamais vu un livre !
Lui : - Et toutes les pages que je t’ai montrées ?
Elle : - Je t’ai déjà dit que c’est trop compliqué... Si tu veux que je te lise, il faut écrire simplement... C’est comme tes chansons, les gens veulent des trucs simples, un livre si faut chercher un mot dans le dictionnaire... De toute façon j’ai pas de dictionnaire.
Lui : - Tu n’as jamais eu de dictionnaire ?
Elle : - A quoi ça sert ? Là je suis d’accord avec maman est folle. Quand la prof de français avait noté d’acheter un dictionnaire, le soir elle m’avait dit « De toute façon si tu re-gardes une définition, le lendemain tu t’en souviendras plus »
Lui : - Mon Dieu (il joint les mains, sourire Bouddhiste) !
Elle : - Moque-toi de moi, mais tu verras, à Astaffort, tu vas pas rencontrer des intellectuels. Les chanteurs, ça a pas fait d’études, c’est des gens comme nous. Cabrel il vendait des chaussures, il a pas fait d’études.
Lui : - Ça s’entend.
Elle : - Je suis sûre que tu oseras pas lui dire ça... Ah, pis arrête de regarder le plafond, j’ai toujours l’impression que tu penses à une autre.
Lui : - Va falloir que tu t’habitues, c’est comme ça un écrivain.
Elle : - Arrête de te croire écrivain, tu n’as pas d’éditeur... Pourquoi tu n’envoies pas au moins tes papiers à des éditeurs ?
Lui : - Des éditeurs ? Mais ça sert à quoi un éditeur ? Si tu es connu tu n’as pas besoin d’éditeur, et si tu n’es pas connu tu ne les intéresses pas, alors je vois pas pourquoi je perdrais du temps avec des éditeurs. L’éditeur est la sangsue de l’écrivain.
Elle : - Si tu n’as pas d’éditeur tu n’auras pas de bouquin, toi qui es logique, tu aurais dû y penser.
Lui : - Je serai mon propre éditeur.
Elle : - Là tu rêves... Ça doit coûter une fortune...
Lui : - Mais non, c’est simple comme tout. Auteur-éditeur. L’auto-édition, la voie de la liberté, ni Dieu ni maître, aucun intermédiaire, du créateur au lecteur. L’auto-édition est l’avenir de l’édition.
Elle : - Arrête, ils ont tous des éditeurs les écrivains.
Lui : - Moi je serai mon propre éditeur... Quand je serai connu grâce à la chanson.
Elle : - Parfois, je crois que tu rêves ! Et comment tu feras pour vendre ?
Lui : - J’irai dans la rue. Jean-Paul Sartre vendait bien la cause du peuple dans la rue.
Elle : - Peut-être, mais tu as vu, il est pas connu.
Lui : - Jean-Paul Sartre, pas connu !
Elle : - Il passe jamais à la télé (effondré, il la regarde).
Lui : - L’existentialisme, tu connais ?
Elle : - Pourquoi tu emploies toujours des mots compliqués ? (il joint les mains, sourire Bouddhiste)
Elle : - J’ai dit une connerie ? Il est connu ton Jean-Paul Partre ? Oh ! Je suis pas une intellectuelle moi (énervement)... T’es compliqué comme mec... Finalement tu as des cheveux longs mais t’es pas cool, on t’a déjà dit que t’es un faux baba cool ?
Lui : - C’est mieux qu’un vrai qui fume des joints.
Elle : - Et t’es pas un hardeux non plus... Alors, pourquoi tu as des cheveux longs ? Oui, tu m’as jamais dit, t’es pas baba cool et t’es pas hardeux, alors pourquoi tu as des cheveux longs ?
Lui : - Et toi, pourquoi tu as les cheveux longs ?
Elle : - Je suis une fille, moi... Je crois pourtant que tu as remarqué.
Lui : - Alors, un mec, avoir des cheveux longs, c’est forcément un signe communautaire identitaire !
Elle : - Tu es reparti dans tes mots compliqués... Je crois que tu le fais exprès pour que je comprenne pas.
Lui : - C’est juste que je me préfère avec des cheveux longs.
Elle : - Tu vois que quand tu veux, tu peux le dire simplement. Je suis sûre qu’on va finir par se comprendre (triomphante). Alors je te pose une autre question ! Tu dis que tu es écrivain, alors pourquoi tu écris des chansons ?
Lui : - Ah !
Elle : - Ah, non ! Donne-moi une vraie réponse. Et simplement.
Lui : - C’est un entraînement.
Elle : - Explique mieux.
Lui : - Avant d’arriver à la forme aboutie qu’est le roman, pour laquelle la maîtrise totale des idées et du langage sont indispensables, plutôt que de ne rien faire, j’écris des chansons.
Elle : - Je t’ai laissé dire... Mais tu recommences déjà ! Ça va être long avant que tu comprennes qu’il faut parler simplement ! Oh, pis finalement, écris des chansons tant que tu veux, une fois que ça rapporte des sous et que tu me fais bien l’amour...
Lui : - Alors j’ai le droit de lire ce matin ?
Elle : - Et moi, je fais quoi ?
Lui : - Tu ouvres la fenêtre, tu vas allumer le feu, promener le chien... Ou tu prends un bouquin !
Elle : - Oh j’ouvre pas la fenêtre. C’est trop chiant le soir à remettre.
Lui : - Alors je vais rester toute la journée à la lumière électrique !
Elle : - Tu vas quand même te lever ?
Lui : - Pour aller aux toilettes.
Elle : - Oh non ! Je t’ai déjà dit de pas parler de ça... Faut que j’y aille (elle se lève... et sort).

Lui : - Est-ce qu’un jour je vais rire à ce qu’elle rit ? Est-ce qu’un jour elle sera totalement triomphante, aura vaincu celui qui avait toujours des mots compliqués ? (fataliste) Et j’écrirai des chansons à la con ! Celles qui ramènent du pognon.

Il prend un livre, la biographie « Bonjour, monsieur Zola », d’Armand Lanoux, ouvre et lit ; on sent qu’il ne lit pas ce passage pour la première fois.

« Après l’idéal impossible du « chapeau rose », après la réalité toute matérielle de Gabrielle, Zola rencontrait la femme de sa vie » (il pose le livre)
(abattu) Mais Zola avait quarante-huit ans ! Attendre la gloire, atteindre cent kilos, cent quatorze de tour de bidoche !...
(combatif) Non, je vais marcher, marcher, marcher, et je te rencontrerai.
(triomphant) Et tu m’aimeras !... Mais avant, la chanson ! Allez, qu’est-ce qui pourrait faire une bonne chanson pour jeudi ? (il prend un amas de papiers et feuillette)


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